9  Délai décision-incision

Le « délai décision-incision » se réfère à la durée entre la décision de pratiquer une césarienne secondaire et le début de sa mise en œuvre, mesuré au moment de l’incision. Il persiste néanmoins une certaine incertitude quant à la définition exacte de le DDI ou decision-to-incision interval (May et al. 2022). Nous nous en tenons à la définition donnée ci-dessus. Le NICE utilise la classification suivante en fonction de l’urgence d’une césarienne (secondaire) :

Le DDI pour une césarienne secondaire en catégorie d’urgence 1 ne devrait pas dépasser 30 minutes selon le NICE et l’American College of Obstetricians and Gynecologists ACOG. Pour une césarienne en catégorie d’urgence 2, le délai maximal est de 75 minutes.

Les rapports précédents du KCE ont mentionné un nombre annuel minimum d’accouchements requis pour fournir des soins de bonne qualité. Nous ne pouvons pas le confirmer avec nos données car nous ne pouvons pas procéder à une évaluation globale de la qualité des soins en utilisant des indicateurs de résultats pertinents. Nous constatons qu’il existe une corrélation entre les différents indicateurs structurels et de processus que nous avons étudiés. Ceci est particulièrement important lorsqu’il s’agit d’indicateurs qui ont également été mis en avant dans la littérature comme étant importants pour la qualité de l’accouchement. Gupta et.al. (2017), par exemple, mentionnent le manque de moyens et de personnel, que nous avons pris en compte à travers la présence d’un gynécologue et d’un anesthésiste dans l’hôpital et la disponibilité du bloc opératoire.

Lorsque nous examinons la taille de la maternité par rapport à ces différents indicateurs, nous constatons que les plus grandes maternités disposent plus souvent d’un anesthésiste dans l’hôpital 24 heures sur 24. Dans ces hôpitaux, un gynécologue est également plus souvent présent à l’hôpital. Il est également suggéré que les grandes maternités répondent plus souvent qu’elles peuvent arriver à un délai décision-incision de moins de 15 minutes.

Nous n’avons pas pu établir de corrélation claire entre la proportion de césariennes et le délai décision-incision.

L’audit de terrain a identifié la valeur ajoutée d’un système de triage/urgence uniforme pour le bloc opératoire. Nous avons également constaté que les bonnes procédures relatives à la césarienne secondaire étaient considérées comme une valeur ajoutée. Nous entendons par là, par exemple, que le gynécologue qui décide d’une césarienne secondaire peut commencer le processus d’exécution en une seule opération. Cela permet au gynécologue de ne pas devoir chercher, à ce moment-là, qui il doit précisément appeler, ni de devoir prendre d’autres dispositions pratiques de ce type. Cela permet d’éviter les ambiguïtés, notamment en ce qui concerne les infrastructures et le personnel nécessaires ainsi que la manière de procéder. Idéalement, cela devrait se faire sans autre intervention du gynécologue.

9.1 Triage et disponibilité du bloc opératoire

La plupart des hôpitaux 67,4 % (62/92) n’ont pas de bloc opératoire dans le quartier d’accouchement. Selon l’entretien structuré, une ou plusieurs salles d’opération fixes préférentielles sont généralement utilisées pour ces interventions. Dans le cas d’une césarienne secondaire, le triage se fait selon le protocole de l’hôpital. Dans certains établissements, une personne est chargée du triage pour toutes les interventions urgentes (pendant la période de garde). Dans certains hôpitaux, le gynécologue doit contacter lui-même l’anesthésiste et d’autres collègues médecins (chirurgiens) pendant la période de garde afin de fixer un horaire.

La plupart des services disposent d’une graduation pour indiquer le degré d’urgence d’une césarienne. Il peut s’agir d’un code couleur ou d’une note de 1-3 ou 1-4. Un système uniforme par hôpital pour classer l’urgence des interventions est recommandé afin d’optimiser le triage et la planification (y compris les infirmières de salle d’opération) des interventions urgentes.

9.2 Recommandations

Les études précédentes ont souligné l’importance d’un nombre suffisant d’accouchements. Nous constatons des corrélations avec les indicateurs de notre questionnaire et la taille de la maternité. Cela n’empêche toutefois pas que des processus de soins liés à l’accouchement soient en place et conçus pour faciliter la qualité des soins dans les petites maternités. Lors de notre audit, nous n’avons pas été en mesure d’aborder les indicateurs de résultat qui nous permettraient d’en dire plus sur la qualité par rapport à la taille de la maternité.

Nous recommandons d’utiliser un système de triage uniforme et des protocoles d’urgence dans le bloc opératoire. En outre, il convient d’avoir une procédure pour les actes à pratiquer dans un délai critique en vue d’une césarienne secondaire. Ces actes doivent être inclus dans un trajet de soins.